Avec la parution de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances, autrement appelée loi Macron, les entreprises françaises vont devoir évoluer vers une numérisation de leurs processus : la facture électronique. Elle a pour but de supprimer tout échange papier entre le fournisseur et l’acheteur.
Avec deux milliards de factures échangées en B2B chaque année, la facture électronique représente un véritable levier de cette digitalisation. Ce qui était devenu une préoccupation croissante des grandes entreprises il y a quelques années est aujourd’hui une véritable préoccupation pour les PME.
En effet, à ce jour, seulement 28% des PME émettent des factures électroniques, ce qui est trop peu aux yeux de l’État, qui a mis en place le Chorus Portail Pro. Cette plate-forme, qui sera opérationnelle en 2017, permettra aux entreprises de déposer, réceptionner et transmettre leurs factures. Ce passage s’effectuera progressivement en fonction de la taille des entreprises.
Quels sont les avantages et les inconvénients de cette facturation ? S’avère-t-elle une solution efficace pour faciliter les échanges entre les acteurs économiques ?
Avantages:
- Économie budgétaire : coût facture papier entrante : 14 à 20 €, facture papier sortante : 5 à 10 € + taxes + frais d’impression. Facture électronique = 0€ , pas de taxes . Ceci permet donc aux entreprises d’effectuer de réelles économies.
- Rapidité des échanges entre les acteurs économiques : pas de canaux intermédiaires. Ceci permet de payer plus rapidement les factures (un quart des factures payées le sont en retard).
- Gain de place avec un archivage plus facile : on trouve les documents en un clic. Plus besoin de chercher les articles dans un grand centre d’archive, nous avons une réelle optimisation de la place.
- Système de sauvegarde : avec le bon matériel et une certaine organisation, les documents ne pourront plus être perdus.
- Possibilité de travailler à distance : plus besoin d’être au bureau pour envoyer des factures.
- Les enjeux environnementaux : économie du papier.
Inconvénients :
- Processus long à mettre en place (Carrefour a mis deux ans et demi à dématérialiser 70% de ses factures fournisseur).
- Consommation d’énergie.
- Coût sur le court terme : Prix des logiciels, du matériel informatique, formation du personnel.
- Sécurité des données : peut être compromis en cas d’une cyber attaque.
- Risque de perte de données si des sauvegardes ne sont pas effectuées.
Et l’État dans tout ça ?
Les grandes entreprises sont en avance par rapport aux PME du fait de leurs moyens. À travers la mise en place de réglementation favorisant le développement de la facture électronique, les pouvoirs publics tentent d’accélérer la mise en place de ce système au sein des PME.
En ce qui concerne l’État nous pouvons constater que sur les quatre millions de factures reçues en 2014, seulement 34 000 l’ont été en format électronique. Parmi les 90 millions de factures reçues par les collectivités locales des établissements publics, seul un très faible pourcentage l’ont été électroniquement. L’État est également très en retard sur ce processus et il doit faire des efforts afin de montrer l’exemple.
L’explosion de l’évolution de la toile va favoriser l’efficacité des échanges entre les acteurs de l’économie, et va de se faite accélérer leur développement ce qui pourra à long terme augmenter la croissance. C’est donc maintenant que les PME doivent vite réagir afin d’anticiper cette transition et non la subir dans le temps.
Il est important de noter que d’ici quatre à cinq ans, les ménages se verront dans l’obligation de déclarer et payer en ligne leurs impôts sous peine de se voir imposer une amende. Nous pouvons alors nous demander : jusqu’où ira la digitalisation dans notre société ?
Jérémy Chazel et Robin Sigli.